“Vêtu comme on s'imagine que s'habillent les reines quand elles ne s'habillent que pour elles seules, elle montrait un visage lisse, à l'ovale parfait, au teint pâle, presque céruséen, mais d'un velouté exquis.
Sa bouche était d'un corail dont tous les pêcheurs de Sicile eussent été jaloux, et ses grands yeux, taillés en amande, avaient, en dépit de leur beauté, la fixité minérale de deux diamants noirs.
Ses cheveux sombres faisaient songer à des flammes mortes.” (71/138)
On ne connaît pas sa véritable identité, c’est Bob qui lui donne ce surnom (71/47) à cause du parfum qu’elle utilise, créé spécialement pour elle par un maître parfumeur de Singapour  (188/171).
C’est ce parfum qui, parfois, met Bob sur sa trace (188/170)
C’est une femme très belle, métisse eurasienne, mais une des adversaires les plus acharnées de Bob Morane, tout au moins au début “Bob Morane ne put s’empêcher de remarquer combien elle était belle, et il se demanda comment il était possible qu’une telle beauté cachât une âme aussi noire, un esprit aussi dénué de scrupules, de pitié, de simple humanité. ” (78/127)
“Si Bob avait dû désigner une femme parfaite, il aurait immanquablement cité le nom de Miss Ylang-Ylang ” (188/169).
Lors de sa première rencontre (Terreur à la Manicouagan), Bob ne voit d'elle qu'une silhouette, ne sent qu'un parfum.
Ne sachant rien d'elle, il la surnomme faute de mieux Miss Ylang-Ylang.
Nous ne connaissons toujours pas son vrai nom.
Tout ce que Bobl sait, c'est que c'est une complice de Roman Orgonetz , qu'elle fait partie de l'organisation Smog  et surtout qu'elle n'arrête pas d'essayer de le tuer : par le revolver, la mitraillette, le feu, l'électrocution...
La seconde fois qu'elle croise la route de Bob (Organisation Smog), on apprend qu'elle est en fait une des grands chefs de l'organisation Smog, voire le principal, ce qui n'étonne pas Bob.
En fait entre ces deux romans est paru la B.D. "L'ennemi sous la mer" ou l'on apprenait que la Miss était bien la chef du Smog (Le roman issu de cette B.D, lui, ne sera édité qu'en 1969).
Elle préside le conseil supérieur du Smog (88/11).
Plus tard il est d’ailleurs dit : “Elle présidait aux destinées du Smog” (142/103)
Dans "Organisation Smog" avoir essayé de le tuer sans la moindre hésitation, elle rencontre Bob de très près, et de façon fort civilisée, car sur une piste de danse et la conversation prend un tour romantique "Peut-être que je vous admire, Bob... Je puis vous appeler Bob, n'est-ce pas ?" (78/51) ce à quoi il répond "Seuls mes amis peuvent m'appeler ainsi,... Je ne crois pas que vous fassiez tout à fait partie de mes amis..." (78/51), mais pleine de menaces à peine voilées "Vous n'avez rien à espérer de moi, si ce n'est quelque mauvais tour..." -"Tans pis, vous l'aurez voulu...
La prochaine fois que nous nous reverrons..." (78/53)
En fait elle espère une collaboration, ou au moins une neutralité de la part de Bob en qui elle voit un adversaire redoutable.
Ce qu'il refuse net, assimilant cette alliance à une "trahison envers les autres hommes.
Une trahison envers moi-même..." (78/52)
Et devant son refus elle n'hésite pas à essayer de le faire dévorer par les requins, marquant quand même un soupçon de regret : "C'est vraiment dommage, commandant Morane, que tout doive se terminer ainsi...
J'aurais tant voulu faire de vous un ami..." (78/127)
C'est dans "Un parfum d'Ylang-Ylang" et sa suite "Alias M.D.O." que nous découvrons une facette tout à fait inattendue de Miss Ylang-Ylang.
Après avoir vainement tenté d'écarter Bob de son champ d'opération à Manille , mais par la douceur, (" vous avez de la chance d'être aimé à ce point... " (83/40) lui dit Miss White  chargée de lemettre à l'écart.), elle lui avoue son amour !
Non sans lui administrer une sévère correction, de dépit : "Vous m'avez bafouée, Bob.
Je vous ai offert mon amitié, mon amour même, et vous l'avez refusé.
Je voudrais vous briser pour cela. Ce que je veux, c'est vous réduire à merci de mes propres mains, vous obliger à crier grâce, à vous traîner à mes pieds, à me supplier..." (83/136)
Et, contrainte de le condamner à mort pour ne pas perdre la face devant Orgonetz, à la fin de "Un parfum d'Ylang- Ylang" elle lui remet discrètement une arme pour lui permettre de sauver sa vie et celle de Bill !
Dans "Alias M.D.O." elle intervient également directement pour protéger Bob de la haine d'Orgonetz et lui fait une véritable scène de jalousie à propos de Jean Sangre de Aguinaldo : "Je me rends compte, Bob, dit-elle avec mépris, que vous avez une nouvelle protégée.
On ne peut pas dire qu'elle fasse le poids...
Ainsi, Bob, dit-elle, vous seriez prêt à risquer votre vie pour cette poulette maigrichonne ?" ( 88/84-100 )
Qu'est devenue la belle mais impitoyable espionne que l'on a connue ? C’est maintenant une femme amoureuse et jalouse.
Dans "Menace sous la mer", alors qu'elle tente de récupérer une fusée américaine perdue en mer, ses responsabilités de chef du Smog reprennent un peu le dessus.
Elle essaie d'abord vainement de dissuader Bob de se mettre sur son chemin.
Et Bob, passant outre ses conseils, est à deux doigts d'y laisser la vie, dévoré par les crabes (96)
Bob la retrouve dans "Commando Epouvante".
Mais ce n'est qu'un rêve suscité par un fichu ordinateur. Et la "tendre et humaine" Miss que Bob a rêvé n'avait certainement pas été programmé ainsi par Gains .
On ne peut qu'être surpris par l'attitude de la Miss dans ce rêve et des sentiments directement issus du subconscient de Bob qui, à l'évidence, considère Miss Ylang-Ylang bien différemment de ce qu'il veut bien se l'avouer (100)
Et c'est pour au moins autant retrouver Miss Ylang-Ylang que détruire le cône que Bob accepte la mission, pourtant truquée par Gains depuis le début et promise à la catastrophe d'après les conclusions de l'ordinateur. “Je voudrais que vous sachiez, Bob, dit-elle que je n’ai jamais pu vraiment vous haïr.
J’aurais voulu que vous vinssiez à moi. 
A présent, vous allez être obligé de marcher à mes côtés, à jamais... " (100/125)
Et une fois réveillé, la première personne à qui il pense, après avoir vu que Bill était là, est bien la Miss qu’il appelait “Belle amie” (100/111) dans le rêve : "La malheureuse se trompait, je n’étais pas destiné à marcher à jamais à ses côtés.” (100/127)
Leurs routes se croisent, de façon fort brève dans “Les contrebandiers de l'atome” quand Bob et Bill se retrouvent tout à fait par hasard pris dans une guerre entre deux bandes de trafiquants d'uranium, dont l'une est fournisseur du Smog.
L'histoire s'achève par la destruction totale d'une des bandes et l'arrestation de l'autre, alors que la Miss a juste le temps de s'échapper sous les yeux de Bob en dérobant un hélicoptère de la police.
Evasion qui d'ailleurs ne l'affecte guère : “Si cela me fait plaisir ? Pourquoi pas, mon vieux Bill ? Tu sais bien que je n'ai jamais aimé que les beaux animaux soient mis en cage, même s'il s'agit d'une tigresse.  Surtout s'il s'agit d'une tigresse...” (107/151)
Elle n'apparaît pas dans “Le secret des sept temples” quand le Smog tente d’implanter une base clandestine de missiles a Deception , elle est juste citée (116/120)
Dans "Opération Chevalier Noir" elle tente de s'approprier les secrets scientifiques d'une race humaine disparue depuis des millénaires; les "Hyperboréens".
En vérité, c'est Bob et Bill, qui, contactés par les derniers survivants d'Hyperborée, la mettent sur cette piste.
Ceci entraîne le Smog dans l'espace où il tente de s'emparer d'un satellite Hyperboréen que Bob et Bill réussissent à faire sauter avant. Cet échec porte un rude coup financier au Smog.
On y voit que les relations entre elle et Orgonetz se sont encore détériorées. "Espérons, Roman, que vous n'aurez pas joué les oiseaux de mauvais augure.
Vous savez que, justement, j'ai toujours détesté les oiseaux de mauvais augure." (123/50)
Bob retrouve la Miss dans "Le triangle des Bermudes".
Avec Orgonetz, ils récupèrent au fond de l'océan une arme terrifiante : le canon "Porter"* quand, Bob et Bill mis sur leur piste tout à fait par hasard leur met une fois de plus des bâtons dans les roues en détruisant le canon. Les rapports entre Orgonetz et la Miss ne se sont pas améliorés bien au contraire. "Orgonetz, dit l'Eurasienne en martelant ses mots, si vous n'exécutez pas mes ordres sur le champ, je vous jure que je vous tue." (142/144)
Et, une fois de plus la Miss tente de sauver la vie à Bob, malgré la présence d'Orgonetz "Vous savez bien que je n'ignore rien de vos sentiments pour Morane, Ylang- Ylang..."(142/144), avant de l'abandonner la mort dans l'âme, ne pouvant plus rien pour lui : "Qu'aviez-vous donc besoin de vous mêler de tout ceci ? jeta-t-elle avec une soudaine véhémence.
Vous êtes seuls responsables de ce qui vous arrive, et je ne puis rien pour vous cette fois, rien du tout, car l'enjeu est beaucoup trop important..." (142/146) non sans avoir une nouvelle fois "tendu une perche".
Elle aurait pu les abattre ou les faire abattre, ou laisser faire Orgonetz.
En les laissant derrière elle, simplement attachés, ne nourrit elle pas l'espoir que Bob va s'en tirer encore cette fois ?
Et effectivement, Bob et Bill s'échappent et parviennent à détruire le canon "Porter".
Mais après deux coups de semonce, permettant ainsi à Orgonetz et à la Miss de s'éloigner et de s'échapper. "Z'êtes trop bon, commandant, z'êtes vraiment trop bon... ou trop sentimental !" (142/153) reproche Bill.
Nouvelle rencontre dans "Les yeux du brouillard" où le Smog tente d'arracher des secrets scientifiques au professeur Forman .
Manque de chance pour elle, Forman et sa fille Ruth sont des connaissances de Bob.
Ce qui fait répondre Bob à la Miss qui s'étonne de le retrouver encore sur son chemin : “C'est que vous vous attaquez toujours à des gens que je connais, répondit paisiblement Morane.
Ca devient vraiment de l'entêtement.” (155/78)
Les rapports entre la Miss et Bob sont toujours aussi étranges.
Leurs rencontres semblent placées sous le signe de la plus grande civilité, et on croirait assister à une discussion intime de salon.
La Miss n'a pas l'air mécontente de rencontrer Bob, qui ne sait pas trop comment agir vis à vis d'elle : “Pendant un moment, Morane 
se demanda, s'il se précipitait sur elle, si ce serait l'amour ou la haine qui triompherait.  Morane préféra ne pas courir le risque.” (155/76).
Avec raison sans doute, car si la Miss a parfois sauvé la mise à Bob, parfois aussi elle s'est montrée sans pitié. 
Et la fin du roman se finit sur une interrogation : Miss Ylang-Ylang est-elle morte ?
Ce doute laisse perplexe Bob qui “ne savait pas s'il préférait que Miss Ylang-Ylang fût morte, ou qu'elle ait survécu.” (155/181)
Miss Ylang-Ylang est bien vivante.
Dans "L'Exterminateur", le Smog a dérobé à l'armée américaine un homme, prototype du soldat du futur, mi humain mi androïde, pour l'utiliser à son profit.
Bob et Bill croisant par hasard la route de L'Exterminateur, Orgonetz saute sur l'occasion pour le reprogrammer et l'envoyer aux trousses de nos deux amis.
Ceci lui vaut les reproches de la Miss et les deux complices ont de nouveau une très violente dispute au sujet de Bob Morane.
A nouveau Miss Ylang-Ylang est partagée entre deux sentiments : "Elle pensa qu'Orgonetz avait raison, qu'il fallait détruire Morane. Toujours il avait fait obstacle aux projets du Smog. 
Elle pensa en même temps qu'il fallait empêcher l'Exterminateur d'éliminer le même Morane.
Il y avait deux femmes en elle, qui se livraient une lutte sans merci." (158/115)
Et c'est finalement l'amour qui l'emporte puisqu'elle intervient directement et les sauve de l'Exterminateur au moment ou celui-ci va les massacrer.
Et elle leur conseille de s'éloigner et de se cacher en attendant qu'elle puisse reprogrammer l'Exterminateur.
C'est quand même la première qu'elle intervient aussi directement pour aider Bob. Bob qui joue les hypocrites, faisant semblant de ne pas comprendre les motivations de la Miss : " Je croyais que vous aviez compris depuis longtemps, Bob...
Morane demeura au bord de la chaussée, à se passer et à se repasser un doigt sur les lèvres.
Il préférait ne pas comprendre. " (158/143)
Dans "Le Jade de Séoul", elle intervient une fois de plus pour tenter d'écarter, en douceur, Bob et Bill qui se trouvent par hasard sur le terrain d'opération du Smog.
Elle croise leur chemin pour leur faire comprendre que le Smog est dans le secteur, puis donne un rendez-vous à Bob au cours duquel elle le met en garde : "Il n'y a pas que le Smog à s'intéresser au Jade de Séoul... " avant de le quitter "
Bonne chance, Bob ! - Avec maintenant un accent de tendresse dans la voix." (161/91)
Elle lui fait ainsi comprendre que s’il n'a rien à craindre du Smog car elle le protège ( Bien qu'Orgonetz ai déjà ouvert les hostilités ) elle ne peut rien contre les autres forces qui s'intéressent aussi au Jade. Et le Smog semble se retirer de l'affaire.
Du moins Bob ne le retrouve plus sur son chemin.
Est-ce que la Miss a abandonné la partie pour protéger Bob, ou parce que sachant Ming  et le Shin Than  dans le coup également elle sait avoir affaire à trop forte partie ? Peut-être donnera-t-elle un jour la réponse...
Bob n’est pas vraiment désagréable avec elle, et il l’appelle même “Ma belle” (161/88)
Bob dans "La panthère des Hauts-Plateaux" tombe dans un piège que lui a tendu Orgonetz. 
Celui-ci dans cette aventure joue "cavalier seul" et s'est associé avec une bande de trafiquants d'opium, contre l'avis même de la Miss.
Et Orgonetz, qui a "pété les plombs", pour se débarrasser une fois pour toute des “deux êtres que je déteste le plus au monde.” (164/125) a également capturé et enfermé la Miss chargée par le Smog de le ramener à la raison et les condamne tous deux à mort : la mort la plus horrible possible.
Miss Ylang-Ylang qui compte sur Bob pour les sauver tous lui fait ce terrible aveu “Je vous connais, Bob.
Je sais que vous trouvez toujours la solution à tous les problèmes.
C'est pour cela que vous m'avez toujours vaincue...” (164/123).
C'est certainement la première fois que la Miss avoue ne pas être la plus forte.
L'intervention inopinée d'une tierce personne permet à Bob et la Miss d'échapper à Orgonetz.
Cette fois la fracture entre Miss Ylang-Ylang et Orgonetz est infranchissable.
Elle ne lui pardonnera jamais mais ne peut rien contre lui car il est puissant et écouté du Conseil du Smog “Tandis que, si j'avais tué Orgonetz...
Les morts ont toujours tort...” (164139)  regrette-t-elle : La Miss est de retour et Bob la met en garde, peut-être un peu trop violemment pour que ce soit entièrement sincère : “Les affaires du Smog ne m'intéressent pas, dit-il.
Pas plus que les vôtres.
Maintenant que vous êtes tirée d'affaire, vous êtes redevenue mon ennemie et je n'aurai de cesse, vous le savez bien, tant que je ne vous aurai pas abattue, vous et la société de scélérats que vous représentez et dont Orgonetz n'est qu'un des rouages” (164/139).
La Miss n'est peut-être pas dupe non plus et ne s'avoue pas vaincue : “Dans l'ombre du cockpit, la main de Miss Ylang-Ylang chercha celle de Bob, qui se déroba.
La femme était belle, extrêmement attirante, mais il ne pouvait ignorer la bête venimeuse qui sommeillait en elle.” (164/140)
Dans “Les Démons de la Guerre”, le Smog s'intéresse à un collier, le “Collier de Timour Lang” , ou Collier de Tamerlan , collier historique, soi-disant magique ayant appartenu à l'empereur Timour Lang  et qui lui aurait permis de repousser ses ennemis.
Outre sa valeur historique le collier pourrait avoir une valeur emblématique auprès d'un dictateur ou d'un groupe intégriste musulman, motif suffisant pour que le Smog s'y intéresse.
Mais le collier, a été acheté, complètement par hasard, par Bill pour sa petite nièce.
Mais de plus, Orgonetz qui a été exclu du Smog suite à l'aventure précédente, espère revenir dans les bonnes grâces de l'association et y être réintégré en récupérant le collier.
Alors que la Miss essaie, vainement, de négocier avec Bob pour racheter le collier : “J'ai toujours trouvé Bob très séduisant, fit froidement l'Eurasienne.
Mais cela ne guide pas mon attitude en ce moment. 
Je ne suis pas là pour faire la guerre, mais pour trouver un arrangement à l'amiable.” (167/62), Orgonetz, fidèle à son habitude, utilise la manière forte.
Il n'hésite pas à kidnapper Miss Ylang-Ylang (encore une fois) et à menacer de la découper en morceaux si Bob ne lui apporte pas le bijoux. Orgonetz et sûr de lui, “Vous êtes un gentleman, commandant Morane, et incapable de ne pas secourir une femme en danger...” (167/129) et il envisage sereinement de récupérer le bijoux, tout en se débarrassant de ses deux pires ennemis, car pas une seconde il ne songe à respecter sa part du marché.
Mais c'est sans compter sur le collier, qui est réellement magique et qui en se brisant libère des “Démons de la Guerre” . Bob, Bill et la Miss parviennent à fuir.
La Miss est en guerre ouverte avec Orgonetz depuis longtemps et ce nouveau coup de force d'Orgonetz n'est pas une surprise : “ et vous n'ignorez pas qu'Orgonetz et moi avons toujours été à couteaux tirés... à cause de vous, Bob.” (167/54).
Lorsque l'on sait que cet antagonisme a souvent été cause d'échec pour le Smog, voilà un moyen de lutte auquel Bob n'avait certainement pas songé.
On voit la Miss aller chez Bob et frapper trois coups, comme une habituée.
Elle n'en veut pas à Bob de lui mentir et comprend ses pieux mensonges : “Je vous comprends... Je vous comprends, Bob, et je ne vous en veux pas, bien entendu...
Hélas ! Nous ne situons sur le même plan... Notre... morale n'est pas la même... Vous êtes du côté du paradis, je suis du côté de l'enfer.” (167/80) et elle se moque de lui gentiment “Si votre histoire est vraie, vous vous êtes laissés avoir comme des débutants, reconnaissez-le...” (167/83)
Et pourtant Bob ne la loupe pas “Vous savez bien, Ylang- Ylang, que l'argent ne nous intéresse pas tellement, Bill et moi... Surtout s'il a un relent de poubelle...” (167/80)
Elle est heureuse que Bob l'accompagne “C'est gentil de vouloir me protéger, Bob, fit Ylang-Ylang avec un sourire où passait une vague expression de tendresse.” (167/84), bien qu'elle ne soit pas dupe sur ses motivations réelles.
Et chose surprenante, il ne réfute pas complètement les paroles de la jeune femme, même s'il ne les confirme pas non plus : “Ce n'est pas seulement ça... Le collier nous intéresse aussi, n'oubliez pas...” (167/85)
Dans ce roman, on découvre une Miss complètement à l'inverse de ce qu'elle était au début.
Elle a complètement changée.
On a vu le changement s'accomplir tout doucement, au fur et à mesure des romans.
Elle est devenue plus humaine, moins sûre d'elle, “Elle semblait avoir perdu un peu de sa maîtrise.
Sa voix tremblait légèrement.” (167/100), s'effondrant en larme sous l'effet d'une incontrôlable épouvante.
Et Bob de se demander : “Serait-elle humaine ? ” (167/142).
On n'avait jamais vu la Miss dans cet état, sauf dans "Commando Epouvante".
Mais ce n'était qu'un rêve.
Et malgré ce que pense Bob de la Miss “Miss Ylang-Ylang ou Orgonetz ?... Quelle différence !... Autant dire Satan ou Belzébuth ! ” (167/122), il n’hésite pas à tout mettre en oeuvre pour la sauver, par gratitude “Mais n'oublie pas, Bill, que, si elle a failli souvent causer notre mort, elle nous a aussi sauvé la vie à plusieurs reprises...” (167/131).
Et ce malgré l'avis de Bill beaucoup plus expéditif “Bon débarras” (167/130).
Il est vrai que les rapports entre Bob et la Miss sont différents de ceux entre Bill et elle.
Ce n'est pas de la tendresse, Bob s'en défend, mais ce n'est pas non plus de la haine, ni de l'indifférence d'ailleurs.
Un autre sentiment beaucoup plus trouble et difficile à expliquer. 
Bob sauve trois fois la vie de la jeune femme dans cette aventure.
Dans “L’Anneau de Salomon” elle n’est pas présente mais juste citée par Bob pour tenter de déstabiliser Orgonetz : “  Miss Ylang-Ylang vous désapprouvera et...” (171/61) car Bob sait que le gros homme craint la Miss : “Que dirait Miss Ylang-Ylang, que diraient les membres du conseil supérieur du Smog quand ils apprendraient qu'il avait fait cavalier seul ?” (171/106).
La réaction d’Orgonetz est sans surprise : “Laissez Miss Ylang-Ylang en dehors de tout ça ! coupa férocement l'Homme-aux-Dents-d'Or.
De toute façon vous n'aurez pas l'occasion de la renseigner...” (171/61)
Bob et Miss Ylang-Ylang se croisent de nouveau à Bruxelles.
La Miss surveille Orgonetz  qui travaille pour son propre compte.
Et comme Orgonetz a attiré Bob dans un piège la Miss sauve une nouvelle fois la vie de Bob en interceptant les sbires d’Orgonetz.
On voit que non seulement elle a toujours un oeil sur Orgonetz, mais aussi qu’elle fait surveiller Bob en permanence.
Ce qui bien sûr ne lui plait guère.
Ses sentiments envers Bob n’ont pas changé et elle se montre extrêmement jalouse vis à vis de Nathalie van Croës  qui accompagne Bob (181) (BD “L’oeil de l’iguanodon”)
C’est elle qui est derrière la tentative d'enlèvement de deux chevaux du “Cadre Noir”  de Saumur .
On ignore dans quelle intention (BD “Objectif Equus” (P13 ).
On en comprend un peu plus dans la version longue de cette BD.
Des dissidents du Smog lui créent des souçis et elle compte sur Bob pour l’aider à résoudre ses ennuis.
Mais ses vraies motivations sont peu claires dans cette histoire.
Toujours est il que Bob et Bill se retrouvent avec elle dans le sultanat de Donaï  dans les laboratoires d’une société pharmaceutique détenue par ces dissidents pour récupérer les formules de production de micro-capsules de produits dopants.
Au cours de cette aventure elle force Bob à lui obéir, d’abord en enlevant deux de ses amis, Jacques et Jenny Langlois qu’elle libérera par la suite. Puis par la suite en prétendant qu’elle a introduit sous la peau de Bob et Bill une capsule de cyanure à déclenchement télécommandé. Bob n’y croit guère et en effet c’est complètement faux.
Plus étonnant à un moment, parlant de Bob, elle demande à un de ces hommes, Saïd Djemal  de « s’occuper de lui ».
Et celui-ci essaie de le tuer.
Il est plus vraisemblable que Djemal à ce moment là outrepasse ses instructions.
Pas rancunier, Bob la sauve alors qu’elle est attaquée par Sonjia Borjack  et lui permet même d’échapper à la police.
Encore elle qui jouant les cambrioleuses, vole l’Epée de d’Artagnan  (188 ).
Il semble bien que dans ce cas, elle travaille pour son propre compte et non pour le Smog “Il m’a payé très cher .
Je n’ai jamais refusé une grosse somme d’argent facilement gagnée.
D’autant que cet exercice de style, qui consistait à voler l’épée sans laisser de traces apparentes, m’a beaucoup amusée.” (188/174)
Surprenant de la part de la chef d'une organisation aussi puissante que le Smog de s'adonner à un simple cambriolage pour gagner quelques dollars .
Leurs routes se croisent de nouveaux dans « Les nuits de l’Ombre Jaune ». 
A Bruxelles  elle sauve, incognito, Bob et Bill des Dacoïts.
Puis elle et les suit jusqu’à un repaire de Ming dans une vieille hacienda du Nevada .
Là elle abat Ming d’une balle en plein front : « Depuis longtemps, le Shin-Tan contrecarrait les dessins de mon organisation, et j’avais décidé de contribuer personnellement à l’élimination de Monsieur Ming. » (202/144).
Elle n’est manifestement pas au courant de l’existence du duplicateur « Il y avait un tel accent de triomphe dans la voix de la maîtresse du Smog que Morane se demandait si elle savait que… quelque part… » (202/145).
Il est vrai que depuis que Ming avait ravi l’Exterminateur  au Smog, la Miss avait une revanche à prendre. Mais la Miss ne semble pas avoir conscience de la puissance de Ming et le retour de bâton risque d’être terrible, un jour ou l’autre.
Puis elle demande à Bob de partir « Ce n’est pas une raison, pour vous, Bob, d’oublier…Elle n’acheva pas, dans sa voix, au nom de ‘Bob’, il n’y avait plus eu soudain que du miel, et son sourire était maintenant celui de Chimène. » (202/145).
Ce qui fait réagir Bill un peu plus tard : « Votre Ylang- Ylang ! explosa l’Ecossais. 
Comme si elle possédait la science infuse ! » (202/146)
Un jour à Tokyo, Bob et Bill rencontrent Tokyo Lil  qui est un sosie presque parfait.
Au point de croire que ce sont deux sœurs jumelles.
Ce qui n’est pas prouvé (154) (BD “L’Oeil du Samouraï” (P8))
Notons encore cette pensée de Bob, au sujet de son anniversaire : “Un jour, Morane avait pensé réunir également ses ennemis, mais ils étaient trop nombreux.
Monsieur Ming, Roman Orgonetz, le Dr Xhatan et compagnie à sa table ? Impossible. Miss Ylang-Ylang, cela aurait pu encore aller; elle était tellement décorative ! ” (168/14)
Citée comme un personnage disparaissant de l’Imaginaire de Bob le jour où cet Imaginaire est menacé de disparaître (193/180)
( Voir étude dans "Reflets" n° 8 et 81 )